Michel Khazzaka - Podcast  Surfin' Bitcoin

  • Nov 17, 2025

Stablecoins : Entre stratégie d'avenir et fin du dollar ?

  • Le Crypto Coach
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4 vérités surprenantes sur les stablecoins que vous ignorez (et qui changent tout)

4 vérités surprenantes sur les stablecoins que vous ignorez (et qui changent tout)


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Le Stablecoins : Le cheval de Troie de la finance moderne

Pour la plupart des gens, un stablecoin, c'est simple.

C'est un jeton numérique qui vaut un dollar. Point.

Un outil pratique, presque plate, conçu pour se mettre à l'abri de la volatilité des cryptomonnaies, un simple pont entre l'univers crypto et la monnaie traditionnelle. Une innovation utile, mais sans grande histoire.

Mais si cette vision était dangereusement incomplète ?

Si, derrière cette façade de stabilité se cachait le plus grand cheval de Troie de la finance moderne ?

Loin d'être un instrument neutre, le stablecoin est en réalité au cœur de stratégies géopolitiques audacieuses, d'un système inflationniste caché et d'une révolution monétaire qui redéfinit les règles du pouvoir mondial. Cette transformation aura un impact direct sur la valeur de votre épargne, la souveraineté de nos nations et l'avenir même de la monnaie.

Cet article révèle quatre vérités surprenantes qui démontrent que ces jetons sont bien plus qu'un simple dollar numérique. Comprendre leur véritable fonctionnement, c'est voir les soldats sortir du cheval de bois et réaliser que le jeu a changé pour de bon.

1. Leur véritable raison d'être : l'évasion fiscale, pas la stabilité

Contrairement au narratif marketing bien rodé, les stablecoins n'ont pas été créés pour répondre à une demande du marché pour un actif crypto stable. L'idée reçue veut que les investisseurs, lassés des montagnes russes du Bitcoin, aient réclamé un outil prévisible. La réalité, selon l'analyse de l'expert en paiements Michel Khazzaka, est bien plus pragmatique et subversive.Le véritable déclencheur de leur création fut une contrainte fiscale. Le passage d'une cryptomonnaie volatile vers une monnaie fiduciaire (dollar, euro) est considéré comme un « événement générateur d'impôts » qui oblige à déclarer une plus-value. Les stablecoins ont offert une solution ingénieuse : permettre aux investisseurs de sécuriser leurs gains en les convertissant en un actif de valeur stable, tout en restant dans l'écosystème crypto. Cette manœuvre permettait de reporter, voire d'éviter, la déclaration fiscale.Cette origine, purement axée sur l'optimisation fiscale, est aujourd'hui méconnue du grand public, qui a entièrement adopté le discours de la « stabilité ».Donc la raison d'être des stable coin allez je suis provocateur ce soir aussi c'est évasion d'impôt c'est évasion fiscale. C'est je veux juste rester en crypto mais stable sans payer de l'impôt de sur la plusvalue. — Michel Khazzaka

2. Le « Genius Act » : Comment les États-Unis financent leur dette sur le dos du monde entier

Pour comprendre l'impact géopolitique des stablecoins, il faut saisir leur modèle économique. Le mécanisme est d'une simplicité redoutable :

1. Un utilisateur envoie 100 $ US à un émetteur comme Tether.

2. Tether dépose ces 100 $ dans une banque.

3. La banque investit cet argent, principalement en achetant des bons du Trésor américains (T-Bills).

4. Tether, l'émetteur, empoche les intérêts générés par ces bons du Trésor.

Ce qui se présente comme une simple commodité technologique est en fait un puissant mécanisme d'extraction de valeur et de financement souverain. L'administration Trump a rapidement saisi l'aubaine que représentait ce mécanisme, le qualifiant de « Genius Act ». Elle a compris que le cheval de Troie n'était pas une menace, mais un cadeau qu'elle pouvait utiliser pour conquérir de nouveaux territoires financiers.

La stratégie est brillante : en encourageant l'adoption mondiale de stablecoins adossés au dollar, les États-Unis s'assurent que des milliards de capitaux étrangers financent leur dette publique. Michel Khazzaka résume cela comme une « levée d'impôts sur la planète Terre ». C'est cette même logique qui a poussé Trump à stopper le projet de dollar numérique de banque centrale (MNBC).

Pourquoi émettre une monnaie concurrente, se disait-il, « si je peux me faire financer par des stablecoins » ? Chaque fois qu'un citoyen, n'importe où dans le monde, achète un stablecoin en dollar, il participe sans le savoir au financement du déficit américain.

3. La bombe à retardement inflationniste : le mécanisme de la « double dépense »

C'est ici que les soldats sortent du cheval de Troie pour semer le chaos. Ce point est le plus technique, mais aussi le plus explosif. Le modèle des stablecoins crée un phénomène que les pionniers du Bitcoin ont cherché à éliminer à tout prix : la « double dépense ».Imaginez que vous confiez 100 000 $ en lingots d'or à une banque et recevez un certificat papier pour cette valeur. Vous utilisez ce certificat pour acheter une maison (première dépense). Simultanément, la banque prête vos lingots d'or physiques au gouvernement (deuxième dépense). Le même capital initial soutient désormais deux pans massifs de l'économie, créant une illusion de richesse et une certitude d'inflation.C'est exactement ce qui se passe avec les stablecoins :

  • Première dépense : Le détenteur du stablecoin (100 000 $ USDT) l'utilise pour payer, investir ou échanger dans l'écosystème numérique.

  • Deuxième dépense : Le gouvernement américain, ayant reçu le dollar initial via l'achat d'un bon du Trésor, le dépense à son tour pour financer ses services.Ce mécanisme de « double dépense » n'est pas un bogue, c'est une fonctionnalité. C'est précisément parce que le même dollar peut être dépensé deux fois que le « Genius Act » devient une machine si efficace pour financer la dette américaine tout en exportant l'inflation.

Khazzaka est formel : c'est un « générateur d'inflation accéléré » qui pourrait ajouter de 3 à 6 % d'inflation supplémentaire. Pire encore, des réglementations comme MiCA en Europe suralimentent ce système en interdisant la rémunération des détenteurs de stablecoins.

Puisque vous ne touchez aucun intérêt, vous n'avez aucune incitation à réclamer le dollar sous-jacent. Le collatéral reste donc investi en bons du Trésor, et la machine à double dépense tourne à plein régime.

« En Bitcoin on appelle ça double dépense. Je vous rappelle qu'on a créé la preuve de travail uniquement pour interdire la double dépense. » — Michel Khazzaka

4. Le paradigme dépassé : pourquoi nos dirigeants ratent le virage

Pendant que les États-Unis redessinent la carte financière mondiale avec ces outils, qu'en est-il de nos propres leaders politiques ?

Une analyse cinglante de Guillaume Déziel sur le Livre Bleu du PQ (lien à venir) démontre un décalage alarmant : Nos élites débattent encore des règles du Monopoly alors que le jeu a été remplacé par le poker 3D.

Même un projet aussi ambitieux que la souveraineté du Québec traite la monnaie avec un logiciel datant de 1998, ignorant la réalité financière de 2025.

Selon Déziel, le document présente plusieurs angles morts majeurs qui le rendent obsolète avant même d'être débattu :

  • L'ignorance totale du rôle des stablecoins, qui exportent de facto le dollar américain via de « nouveaux rails de paiement ».

  • L'omission de Bitcoin comme un actif de réserve « non souverain », une alternative de plus en plus considérée pour se prémunir contre la dévaluation des monnaies étatiques.

  • L'absence de toute mention de la « tokenisation » (le processus de création d'un jeton numérique représentant un actif réel, comme une obligation), un standard en formation sur les marchés mondiaux.

Ignorer ces éléments fondamentaux aujourd'hui revient, selon l'analogie de Déziel, à « ignorer l’équivalent de l’arrivée d’Internet en 1996 ». Cela démontre un fossé dangereux entre les cadres de pensée politiques et les révolutions technologiques en cours.

Conclusion : Entre la dette et la souveraineté, une troisième voie ?

Les faits sont là : les stablecoins sont nés d'une astuce fiscale, ont été instrumentalisés par les États-Unis pour financer leur dette, et portent en eux un risque inflationniste structurel via la double dépense. Ils représentent une forme de dette privée, émise par des entreprises pour leur propre profit. De l'autre côté, les projets de monnaies numériques de banque centrale (MNBC) représentent une forme de dette publique. Qu'ils soient privés ou publics, ces systèmes reposent sur une même logique : une spirale d'endettement.Face à ces deux modèles, un « troisième paradigme » émerge : Bitcoin. En tant que monnaie sans dette, sans contrepartie et non souveraine, il représente une alternative fondamentale. L'idée d'une « réserve stratégique » en Bitcoin, que ce soit pour les États-Unis ou comme le suggère une étude de Khazzaka pour la France, apparaît comme une voie potentielle pour des États cherchant à regagner une souveraineté monétaire réelle.Alors que nos systèmes financiers s'enfoncent dans des couches de dette de plus en plus complexes, la véritable question n’est peut-être plus de savoir comment y participer, mais bien s’il existe une porte de sortie.

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