• Sep 16, 2025

Trump et tarifs : l'effet domino de 2008 à l’horizon ?

Si le franc suisse reste trop fort, la Banque nationale suisse pourrait devoir replonger son taux directeur en territoire négatif. Et cela pourrait être le début d'une longue réaction en chaîne.

Les États-Unis font face à un dollar historiquement fort qui pénalise leurs exportations et favorise les importations. Résultat : désindustrialisation, perte de productivité, de compétitivité. Pertes de jobs et hausse du chômage.

C’est dans ce contexte que Trump a imposé une vague de tarifs douaniers :

  • Pour décourager les importations.

  • Pour stimuler la production locale et les emplois manufacturiers.

  • Et, en toile de fond, pour affaiblir le dollar et rééquilibrer la balance commerciale.

Mais ces tarifs provoquent aussi une réaction en chaîne :

  • Les devises étrangères (comme le franc suisse - ou CH) s’apprécient face au dollar.

  • Les exportateurs suisses souffrent d’un franc trop fort.

  • La BNS (Banque Nationale Suisse) se retrouve poussée à trouver des solutions, comme baisser son taux directeur pour affaiblir le franc et restaurer la compétitivité des exportations.

    Sauf que... Le taux directeur en Suisse est déjà au plancher. 0%.

C’est ce que certains analystes appellent une situation de « maison de verre » : un geste de politique monétaire en Suisse peut se propager comme une onde de choc à travers tout le système financier mondial.

L’effet domino d’un retour aux taux négatifs

Un retour des taux négatifs en Suisse n’est pas anodin : il peut déclencher un réalignement global.

  1. Guerre des devises

    Baisser les taux rend la monnaie moins attractive → sortie de capitaux (Bank Run)→ affaiblissement du franc.

    D’autres pays pourraient être amenés à trouver des solutions similaires, comme ajuster leurs

    propres taux pour éviter que leur monnaie ne s’apprécie trop.

    mondiale de baisses de taux.

    Résultat possible : Une spirale descendante ⬇️

  2. Tensions sur le financement en dollars

    Les taux négatifs perturbent le marché des swaps de devises et le coût d’accès aux dollars. Si la base USD/CHF se creuse, cela déclenche des tensions de liquidité pour les banques et les fonds.

  3. Risque accru dans le système bancaire

    Des taux < 0% d'intérêt écrasent les marges de profits des banques, qui se mettent à prendre plus de risque pour maintenir leurs profits.

    En cas de choc, les désendettements forcés (deleveraging) deviennent brutaux.

QU'EST-CE QUE LE « DELEVERAGING » ?
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Exemple : 
Une banque achète pour 100 M$ d’obligations en empruntant 90 M$. 
Elle avait en coffre 10M. 
Elle a maintenant 100 M. 
C'est un levier (ratio) de x10. 

Mettons que la valeur de la devise chute de 5%, 
alors son prêteur exige un dépôt supplémentaire pour garantir l’emprunt, 
sous peine de liquidation forcée des positions. 
Auquel cas, elle doit vendre rapidement d’autres actifs pour ne pas faire faillite. 

Ces ventes font chuter les prix, ce qui déclenche (en réaction en chaîne) d’autres ventes… 
comme en mars 2020, où même les bons du Trésor US étaient vendus à perte, 
uniquement pour trouver du cash.
  1. Immobilier et collatéral

    Les taux négatifs gonflent les bulles immobilières. Si les prix se retournent, les banques se retrouvent avec des collatéraux dépréciés → resserrement du crédit → contraction économique.

  2. Assureurs et fonds de pension

    Les taux négatifs les mettent en difficulté, car ils ne peuvent plus servir les rendements promis.

    Ils prennent plus de risque pour compenser, ce qui fragilise le système entier.

Pourquoi ça peut vite péter ?

Tous ces effets s’additionnent :

  • Déplacement massif de capitaux entre devises.

  • Appels de marge et ventes forcées.

  • Stress sur les bilans bancaires et sur les caisses de retraite.

  • Contagion mondiale sur les actions et les obligations.

Quand UBS (Union Bank of Switzerland, aujourd’hui UBS Group AG) ou d’autres géants réallouent leurs capitaux vers les États-Unis, c’est un signal que le système suisse (et européen) est sous pression.

💧 La vraie liquidité devient reine

Dans un tel contexte, on dit souvent « Cash is King ».

Mais le cash traditionnel n’est pas disponible 24 h/24 et, lorsqu’il est accompagné de politiques de création monétaire massives (QE – Quantitative Easing ou assouplissement quantitatif), il peut perdre de son pouvoir d’achat, car chaque unité en circulation est diluée.

1/2 > 1/3 
   OU 
1/100 > 1/101

Nʼest-ce pas ?

Dans ce cas, pour se protéger contre la dévaluation monétaire :

  • L’or reste une réserve de valeur, mais il est lent à transiger (peu liquide).

  • Bitcoin, lui, est disponible 24 h/24, 7 j/7, et peut être converti en devises en moins d’une heure.

Dans un monde où les décisions politiques peuvent déclencher des secousses un dimanche soir, Bitcoin devient potentiellement le seul actif de réserve mondial véritablement liquide en temps réel.


Points clés à retenir…

  1. Les tarifs de Trump visent à affaiblir le dollar, pas à le renforcer.

  2. Cela pousse les devises étrangères à s’apprécier et incite les banques centrales (exemple : la BNS) à trouver des solutions, comme baisser leurs taux directeurs pour rétablir l’équilibre et donner un peu d'oxygène aux marchés.

  3. Un retour des taux négatifs en Suisse pourrait déclencher un effet domino sur les taux mondiaux, les devises et les marchés immobiliers et financiers.

  4. Le système bancaire à réserves fractionnaires (i.e. : une banque prête plus que ce qu'elle a dans ses coffres) amplifie le risque de crise, car il repose sur de la création monétaire « ex nihilo » (à partir de rien) et un fort levier (de l'argent qui ne lui appartient pas).

  5. Les actifs liquides en continu comme Bitcoin deviennent un outil stratégique pour se protéger de la contagion.

Le jour de la marmotte ? 🦫

En 2008, les gouvernements ont déployé des plans de sauvetage massifs, au prix d’une création monétaire qui a dilué la valeur des devises. Ce qui a aussi déclencher le mouvement Occupy Wall Street.

Si un effet domino se déclenche à nouveau, les contribuables auront-ils cette fois-ci une alternative pour se protéger de la dévaluation de leurs avoirs ?

Peut-être que la différence majeure de 2025 est que le public a désormais accès à un actif monétaire neutre, mondial et liquide : Bitcoin.

Une porte de sortie à ce système qui, lorsqu'il abuse de la presse à imprimer, subtilise en temps réel la valeur de la monnaie et, par conséquent, notre pouvoir d'achat.


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1 comment

hello@cryptocoach.meSep 16

Précisions supplémentaires (en toute prudence) :

  • Tous les pays ne vont pas nécessairement suivre en baissant les taux quand leur devise s’apprécie, puisque beaucoup ont des contraintes (inflation, dette, objectifs macroéconomiques, stabilité financière).

  • Le lien entre tarifs douaniers américains ET affaiblissement du dollar n’est pas garanti. Parfois, les marchés réagissent autrement, selon les anticipations, les flux de capitaux, la confiance dans la politique économique, etc.

  • Le comportement des banques sous taux négatifs : c’est généralement vrai qu’elles prennent plus de risque, mais cela dépend beaucoup de la règlementation, de la structure bancaire, de la culture financière locale.

  • Ce qui pourrait dominer, c’est moins une crise comme 2008 (avec effondrement de banques massives) que des perturbations graduelles — inflation, hausse des coûts de financement, corrections d’actifs, etc.

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